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Plateforme d'appui RCA

République du Congo

La République du Congo a une longue tradition d'accueil des demandeurs d'asile et des réfugiés et se caractérise donc par un contexte et un environnement de protection favorables, favorisant également l'intégration locale des réfugiés. Sur l'ensemble de la population réfugiée, 52 %, soit près de 34 000 individus, sont d'origine centrafricaine, début 2024. Ces derniers sont arrivés par vagues successives suite aux crises politiques et sécuritaires qui ont affecté le pays en 2003, 2017 et 2020.

Le dernier afflux important de réfugiés centrafricains a eu lieu suite aux affrontements post-électoraux entraînant l'arrivée de près de 8000 réfugiés en 2021. La plupart des réfugiés centrafricains résident dans la Likouala (72%) au sein des communautés locales, notamment à Brazzaville et Pointe Noire (23% et 3% respectivement).

En plus de l'assistance humanitaire traditionnelle fournie aux personnes les plus vulnérables, bénéficiant en moyenne à plus de 10 000 réfugiés centrafricains en 2023 grâce à l'assistance alimentaire du Programme alimentaire mondial, une protection multisectorielle est fournie à la fois aux réfugiés ruraux et aux communautés d'accueil pour permettre l'accès aux services de base (accès aux abris, à l'eau potable, à l'hygiène et à l'assainissement, aux soins de santé primaires, à la santé mentale et au soutien psychosocial, aux soins de santé sexuelle et reproductive, et à l'éducation). 

Afin de permettre l'intégration socio-économique et locale des réfugiés, la collaboration avec les acteurs du développement et notamment la Banque Mondiale a permis l'intégration dans les programmes nationaux tels que le projet de filet social Lisungi dans le département de la Likouala, ainsi qu'à Brazzaville et Pointe Noire.

Ce projet, financé par la Banque mondiale et mis en œuvre par le ministère des Affaires sociales, de la Solidarité et de l'Action humanitaire, bénéficie aux bénéficiaires vulnérables, nationaux et réfugiés, à parts égales (50 %, 50 %) dans le département de la Likouala. Près de 1 500 ménages réfugiés en RCA ont bénéficié de transferts monétaires conditionnels (santé, éducation) et d'un appui aux activités génératrices de revenus.

Pour renforcer la résilience et l'autonomisation, l'appui de la République fédérale d'Allemagne a permis au groupement de maraîchers "Kwa na kwa", composé de réfugiés centrafricains et de locaux du village d'accueil de Moungoungui (Likouala), d'améliorer la sécurité alimentaire de l'ensemble des habitants, tout en renforçant la coexistence pacifique et la cohésion sociale. Ce projet d'autonomisation contribue aussi directement au circuit économique local, renforçant ainsi leur intégration.

De même, le groupe "Vision Plus" de réfugiés maraîchers de Bétou a été sélectionné par le Projet national d'appui au développement de l'agriculture commerciale (PDAC) du gouvernement, financé par la Banque mondiale.

Le gouvernement du Congo continue de coopérer pleinement avec le HCR pour aider les réfugiés à se rapatrier volontairement. Selon les derniers recueils d'intentions de retour, la plupart des réfugiés de la RCA n'envisagent pas de rapatriement volontaire, seules les demandes individuelles sont prises en considération.

En 2017, suite à la signature d'accords tripartites entre la République centrafricaine, la République du Congo et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés sur le rapatriement volontaire des réfugiés centrafricains vivant au Congo, les opérations de rapatriement ont commencé. De 2017 à 2023, sur 35 000 réfugiés rapatriés volontairement en RCA, 10 000, soit 29%, provenaient de la République du Congo. Le contexte politique en 2020 ainsi que le contexte sanitaire mondial ont eu un impact négatif sur le processus de rapatriement volontaire.

Compte tenu de ce contexte et des engagements pris dans le cadre de la plateforme d'appui aux solutions pour la situation en RCA, la République du Congo a défini des priorités stratégiques pour la mise en œuvre de la Déclaration de Yaoundé à travers son comité technique national composé de différents acteurs sous le leadership du gouvernement. Ces interventions répondront aux besoins critiques en termes de protection, d'autonomisation et d'inclusion socio-économique, et créeront des conditions propices au retour volontaire et à la réintégration des réfugiés dans leur pays.