Le Sud-Soudan compte 2,3 millions de personnes déplacées, tandis que le pays accueille plus de 381 000 réfugiés et plus de 600 000 rapatriés avant la crise soudanaise d'avril 2023. Depuis le début du conflit soudanais, le Sud-Soudan a accueilli plus de 340 000 nouveaux arrivants, dont 51 000 réfugiés soudanais et une majorité de rapatriés sud-soudanais.

Avant le conflit au Soudan, le Sud-Soudan était encore sous le choc de la dévastation de sa brutale guerre civile et souffrait d'une profonde crise humanitaire, alimentée par le changement climatique, le conflit et l'insécurité alimentaire. Plus des trois quarts de la population ont besoin d'une aide humanitaire. Le Sud-Soudan a connu quatre années d'inondations historiques, l'eau submergeant les maisons, les terres agricoles et les routes de transhumance suivies par les éleveurs depuis des milliers d'années, ce qui a eu un impact sur les rendements agricoles et tué le bétail, alimentant ainsi la crise économique et alimentaire du pays. Le conflit au Soudan aggrave la crise humanitaire déjà désastreuse du Sud-Soudan. De nombreux nouveaux arrivants atteignent des zones frontalières inaccessibles, avec une connectivité limitée et des infrastructures inexistantes. L'acheminement de l'aide humanitaire est coûteux et compliqué. La perturbation des lignes d'approvisionnement dépendant du commerce transfrontalier avec le Soudan a entraîné une flambée des prix et une pénurie de produits de base.

La réponse d'urgence à la crise soudanaise a donné la priorité à l'assistance aux nouveaux arrivants pour la poursuite de leur transport depuis les zones frontalières, tout en fournissant une assistance vitale dans les sites de transit et d'accueil. De nouveaux arrivants devraient affluer à mesure que le conflit au Soudan s'aggrave, contribuant à une situation alarmante dans les sites de transit où les besoins humanitaires sont criants.

Le Sud-Soudan a récemment ratifié les conventions internationales sur la réduction des cas d'apatridie, grâce à la loi progressiste de 2012 sur les réfugiés et aux engagements pris par le pays dans le cadre du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Néanmoins, les réfugiés, les personnes déplacées, les rapatriés et les personnes menacées d'apatridie dans l'ensemble du Sud-Soudan sont confrontés à des problèmes de protection, notamment en ce qui concerne l'accès à la justice et au système juridique, les documents, le logement, les terres et les biens.

Le Sud-Soudan accueille actuellement 3 100 réfugiés d'Afrique centrale, sur les 381 000 qui s'y trouvent. Son gouvernement met en œuvre deux stratégies principales à leur égard : l'ouverture aux réfugiés, l'accès aux écoles pour leurs enfants, l'accès aux cartes d'identité et aux comptes bancaires. Le HCR soutient les réfugiés dans leurs activités d'enregistrement, de protection, d'éducation, d'hébergement, d'eau et d'assainissement. 

Compte tenu de ce contexte et des engagements pris dans le cadre de la plateforme de soutien aux solutions pour la situation en RCA, le Sud-Soudan a défini un plan d'action pour la mise en œuvre de la Déclaration de Yaoundé. Conformément à la vision 2023-25 du HCR au Sud-Soudan orientée vers des solutions, ces interventions menées par le gouvernement du Sud-Soudan répondront aux besoins critiques des réfugiés centrafricains en termes de protection, d'autonomisation et d'inclusion socio-économique, ainsi que de création de conditions propices au retour volontaire et à la réintégration des réfugiés dans leur pays.